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La jeune femme signale un cas de maltraitance animale après avoir vu un crabe vivant malmené lors d'une fête au restaurant. GAIA déplore que la législation belge ne protège pas les crustacés.
Célia, habitante de Sombreffe, nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous pour signaler "un cas de maltraitance animale" survenu dans un restaurant de la région. À l’appui, elle a transmis des captures d’écran et des vidéos : on y voit un crabe vivant, manipulé de diverses façons, dans des situations qu’elle qualifie de "très discutables".
Une découverte fortuite sur Instagram
Célia explique avoir découvert ces images un peu par hasard, en parcourant des stories Instagram. Les publications provenaient d’une connaissance qui fêtait son anniversaire dans un restaurant, entourée d’amis. Parmi les cadeaux offerts ce soir-là, figurait un crabe vivant. Tout au long de la soirée, les convives ont partagé des vidéos et photos mettant en scène l’animal. "J’étais indignée de voir ça, raconte Célia. C’est de la cruauté."
Ces actes vont à l’encontre des règles du respect du vivant et du bon sens.
Les images montrent le crabe vivant, tantôt "décoré" avec une cigarette, tantôt posé sur une bouteille de vin... Le lendemain, une nouvelle publication annonce que le crabe va "passer à la casserole". Si l’intention semble relever d’une plaisanterie entre amis, la légèreté de la scène ne fait pas sourire Célia.
"Même s’il s’agit d’un crustacé, ces actes vont à l’encontre des règles du respect du vivant et du bon sens", estime-t-elle. Choquée, elle a décidé de déposer une plainte officielle auprès du SPW Bien-être Animal, estimant que ce type de comportement mérite d’être dénoncé pour éveiller les consciences.
Une forme de maltraitance et des actes de cruauté inacceptables.
Le Groupe d’action dans l’intérêt des animaux (GAIA) partage l’indignation de Célia. Sébastien de Jonge, directeur des opérations, rappelle que la science reconnaît la sensibilité des décapodes marcheurs, comme les crabes ou les homards, et leur capacité à ressentir des émotions, y compris la douleur. "Ces actes vont donc non seulement à l’encontre des règles du respect du vivant et de l’éthique, mais constituent également une forme de maltraitance et des actes de cruauté inacceptables", déclare-t-il.
Une législation jugée insuffisante
GAIA déplore que la législation belge ne protège pas les crustacés et décapodes marcheurs, malgré la reconnaissance scientifique de leur sensibilité. Sébastien de Jonge précise : "Le Code wallon du Bien-être animal ne concerne que les vertébrés, les invertébrés en sont exclus (…) C’est un non-sens. Le Gouvernement devrait prendre des mesures rapidement pour corriger cette faille et protéger enfin ces animaux sensibles qui ressentent des émotions et de la douleur."
GAIA estime que ces animaux devraient être considérés au même titre que les autres, et que les actes de cruauté et de maltraitance devraient pouvoir être poursuivis et sanctionnés. L’association plaide également pour l’étourdissement obligatoire des homards avant leur mise à mort, une pratique déjà en vigueur dans certains pays et soutenue par le Conseil wallon du Bien-être animal, qui regroupe experts et acteurs de différents secteurs de la société.