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Apprendre aux policiers les bons réflexes lorsqu’ils interpellent des mineurs. Le Comité P constate une augmentation de 10 % des plaintes contre la police impliquant des mineurs au cours des 4 dernières années. Dans son rapport, il rappelle les règles à suivre. « On ne peut pas menotter les mineurs comme on menotte les adultes. On ne peut pas mettre les mineurs dans une cellule non adaptée et surtout pas avec d’autres adultes » souligne Kathleen Stinckens, présidente du comité P, le comité permanent de contrôle des services de police.
L’organe de contrôle plaide pour un changement de culture au sein de la police. Il ne se prononce pas sur les récentes tragédies des dernières semaines impliquant des mineurs. En revanche, il demande un cadre plus strict dans les interventions.
« Le Comité plaide pour des directives claires concernant l’usage de la violence contre les mineurs », déclare Kathleen Stinckens.
Pour les acteurs de terrain, cette demande n’est pas nouvelle. La justice avait déjà critiqué l’Etat après la mort de la petite fille kurde Mawda, tuée par balle lors d’une course-poursuite en 2018.
« Le tribunal de première instance de Bruxelles dans l’affaire tragique de la jeune Mawda avait condamné l’Etat belge à mettre en place dans la formation initiale des policiers mais aussi dans la formation continue ce réflexe droit de l’enfant », rappelle Solayman Laqdim, délégué général aux droits de l’enfant. « Je suis pleinement solidaire de cette recommandation, il est temps d’agir », ajoute-t-il.
Plus largement, le Comité P constate une augmentation de 28 % des plaintes pour discrimination fondée sur l’âge. Il note un fort sentiment de méfiance des jeunes vis-à-vis de la police. Le ministre de l’Intérieur promet d’intégrer le réflexe droit de l’enfant dans la formation. Reste à le traduire dans les faits.