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L’antenne de police du quartier Fort-Jaco, à Uccle, s’apprête à fermer ses portes. Sur le terrain, cette mesure suscite des réactions, avec le sentiment pour certains de "perte en matière de proximité policière".
Depuis plusieurs semaines, les rumeurs allaient bon train, et elles se confirment désormais. L’antenne de police située au Fort-Jaco devrait être fermée "dans les prochains mois", annonce Boris Dilliès, le bourgmestre d’Uccle. "Ce n’est pas un dossier très récent. C’est une antenne administrative qui existe depuis une trentaine d’années. C’était lié aux démarches administratives, mais il y avait en moyenne trois visites par semaine. Vous imaginez un peu, en termes de gestion…", explique-t-il.
Du côté du personnel et de certains riverains, l’annonce passe difficilement. François confie son incompréhension: "Il y avait déjà eu une tentative de fermer l’antenne il y a quelques années. Mais politiquement, ça n’était pas possible."
On est à côté des très gros quartiers
François insiste sur le rôle que joue cette implantation dans un quartier "particulièrement exposé": "Ici, c’est une zone de confort pour les citoyens proches de Fort-Jaco. On est à côté des très gros quartiers. Il y a une très grosse sécurité privée, car il y a énormément de tentatives de vol. (…) Cela rajoute une sécurité, le fait de se dire qu’il y a un commissariat à côté."
Pour le bourgmestre, la fermeture ne remet pas en cause la sécurité du quartier : "Cette antenne ne servait pas à assurer la sécurité. Cela n’a rien à voir avec les cambriolages. C’est une antenne qui ne se justifie pas du tout. (...) Cela ne changera rien, car il y a en permanence deux patrouilles dans chaque quartier, pour continuer à intervenir en moins de 7 minutes. L’avantage de la fermeture est que je préfère avoir plus de gens sur le terrain que derrière un guichet."
Un point de vue que François ne partage pas: "On veut de la proximité, mais au final, on coupe pour tout centraliser d’un côté, dans l'autre commissariat de la commune. Et quand il y aura la réforme en 2027, on ne sait pas ce que ça va donner... C’est ce qui est un petit peu étrange."
L’antenne de Fort-Jaco, bien que "peu fréquentée", est vue comme un "repère rassurant", selon François. "Même si ce n’est pas l’intervention même, les citoyens apprécient beaucoup, car ils peuvent avoir un contact direct. (…) C’est plus facile pour les citoyens qui ne doivent pas aller de l’autre côté d’Uccle (dans l'autre commissariat)."
La fermeture de Fort-Jaco laisse un goût amer chez François. "C’est complètement bête (…). Je ne comprends pas qu’on ferme cet endroit, qui est assez stratégique", insiste-t-il, résigné.
Vers une nouvelle implantation
La commune d'Uccle cherche par ailleurs un site pour accueillir un nouveau commissariat. "On continue à travailler, à prospecter, sur le fait de trouver un site pour accueillir un nouveau commissariat. Car le commissariat ucclois de la rue Rouge ne répond pas à toute une série de normes", affirme le bourgmestre.
La fermeture de l’antenne de police du Fort-Jaco est indépendante du projet de fusion des zones de police prévu à l’horizon 2027, pour lequel Boris Dilliès indique vouloir se préparer au mieux. "Le plan du ministre de l’Intérieur n’est pas encore complet. Comme toutes les communes bruxelloises, on attend les suites. Le Parlement fédéral est compétent pour cette réforme. Cela relève du niveau fédéral. Par conséquent, elle va se faire. Il faut donc tout faire pour qu’elle se fasse du mieux possible. Mais, je considère effectivement qu’il y avait des problèmes plus urgents à régler à Bruxelles. De ce que je peux voir sur Uccle, j’ai une zone qui fonctionne bien, avec une police qui fonctionne bien. Je suis ouvert à tout, mais il faut que ça soit pour un mieux, et pas pour un moins."
Bernard Quintin, ministre de la Sécurité et de l'Intérieur, a pour rappel présenté récemment son plan de fusion, dont la première application se fera dans la capitale. "L’objectif de cette réforme est clair : renforcer la sécurité de ceux qui vivent à Bruxelles, mais aussi de ceux qui y travaillent ou qui y passent. L’organisation actuelle en 6 zones, qui date d’il y a un quart de siècle, a montré ses limites. Elle ne permet plus de lutter efficacement contre l’insécurité à Bruxelles", souligne Olivier Schotte, le porte-parole de Bernard Quintin.
"Nous allons permettre à la police d’améliorer sa capacité d’intervention pour pouvoir réagir plus rapidement et plus fermement aux événements qui peuvent se dérouler aux quatre coins de la ville. Et cela, tout en maintenant une présence de proximité forte sur l’ensemble de la zone de police locale, car c’est un pilier essentiel d’une politique de sécurité efficace. Des normes minimales existent en la matière, et nous les renforcerons", conclut Olivier Schotte.