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Un père et son fils tabassent un ambulancier à Charleroi: la victime est "choquée" par la légèreté de la peine

En 2022, Vincent a été agressé physiquement par un père de famille et son fils. L'ambulance conduite par Vincent bloquait la rue durant une intervention, les deux agresseurs avaient estimé que l'attente durait trop longtemps. Aujourd'hui, ce père de famille a été condamné, mais Vincent estime que la peine est trop légère. 

Un automobiliste a été condamné ce mardi à 180 heures de travaux d'intérêt général par le tribunal correctionnel de Charleroi. Il est reproché à ce père de famille d'avoir perdu son sang-froid et d'avoir agressé avec son fils le chauffeur d'une ambulance qui entravait le passage.

Vincent est l'ambulancier qui s'est fait agresser. La peine délivrée est, selon lui, nettement trop faible : "Il y a quand même une arme blanche qui est présente. Il y a un mineur, il y a un papa qui agit devant son enfant. Effectivement, 180 heures d'intérêt général, on est sur une agression tout à fait banale. Donc non, je ne trouve pas ça normal du tout."

Dans cette affaire, les agresseurs bloqués en voiture par l'ambulance avaient justifié leur acte par une trop longue attente. Seul le père est condamné.

Depuis l'incident, Vincent a quitté la profession et souffre de traumatisme. "Sur quelques années, j'ai perdu 15 kilos. J'ai dû changer de boulot. Ma sociabilité en a pris un coup. Je ne suis pas ressorti de chez moi tout de suite. J'ai du mal à aller vers les gens. Donc oui, des répercussions, il y en a quand même eu quelques-unes. C'est pour ça que 180 heures d'intérêt général, je suis un petit peu choqué", témoigne-t-il.

Loin d'être un cas isolé

Selon l'institut Vias, en un an, trois quarts des travailleurs des services d'urgence ont été insultés et un sur deux a été agressé physiquement. "On a vraiment ce sentiment d'impunité parce qu'en définitive, les ambulanciers ne vont même plus porter plainte", fulmine Stéphane Richter, le gérant d'une société d'ambulances. "On trouve ça totalement illogique."

"On peut comprendre du point de vue de la partie civile que ce soit une sanction qui soit insuffisante", réagit l'avocat pénaliste Nabil Khoulalene. "Mais la peine de travail est une véritable peine qui sera exécutée", ajoute-t-il. "À la différence par exemple d'une peine d'emprisonnement avec sursis. La peine de travail sera donc ressentie. Et il faut tout de même bien savoir que celle-ci est toujours assortie par le tribunal d'une peine d'emprisonnement subsidiaire. Qui est mise à exécution en cas de non respect de cette peine de travail par le condamné lui-même."

En plus de la peine de travail, le véhicule de l'agresseur a été saisi et des amendes exigées. 

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