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Donneur de sperme porteur d'un gène responsable de cancers: une "négligence politique" selon le ministre de la Santé

Donneur de sperme porteur d’un gène cancérigène : Frank Vandenbroucke évoque une négligence politique et juge des excuses nécessaires, alors que 52 enfants belges sont concernés malgré une loi restée lettre morte pendant plus d’une décennie.

Le ministre fédéral de la Santé publique, Frank Vandenbroucke (Vooruit) a estimé dimanche que des excuses des autorités seraient appropriées dans le cadre de l'affaire impliquant un donneur de sperme qui aurait engendré au moins 67 enfants en Europe, dont 52 en Belgique. Il était porteur d'un gène responsable de cancers.

Les gouvernements successifs ont fait preuve de "négligence politique", a affirmé le ministre sur la VRT. Il invoque à la loi de 2007 qui exigeait qu'un maximum de six femmes utilisent le sperme d'un même donneur. Cette loi prévoyait également la création d'une base de données pour contrôler le respect de cette règle, mais cette question n'a été abordée qu'en 2021-2022. "Ce n'est pas correct en termes de responsabilité politique", a déclaré M. Vandenbroucke.  

Le ministre a souligné qu'il ne s'agit pas de régler des comptes. S'il n'est pas opposé à la constitution d'une commission parlementaire - que n'exclut pas la N-VA -, il a dit attendre les résultats d'un audit interne au niveau fédéral, qui devraient arriver après l'été.  

Les autorités ont indiqué vendredi que 52 enfants, issus de 37 familles différentes, ont été conçus dans des centres de fertilité belges à partir du sperme d'un même donneur. Ces enfants pourraient être porteurs d'un gène associé à plusieurs formes de cancer. La législation belge prévoit pourtant qu'un donneur ne peut engendrer des enfants que dans un maximum de six familles. Mais jusqu'à la mise en place de la base de données Fertidata en 2024, il n'existait aucun système efficace pour permettre l'échange d'informations entre les centres de fertilité.  

Frank Vandenbroucke a dit dimanche qu'il souhaitait examiner si la base de données pouvait être complétée a posteriori, bien qu'il précise qu'il n'a pas fait de "promesse ferme" à ce sujet. Il s'agit en effet d'une question "particulièrement compliquée". Pour le socialiste, il est toutefois certain que les familles et les enfants concernés ont également le droit de savoir si plus de six femmes ont eu recours au même donneur, d'autant plus si le gouvernement accède à cette information.

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