Partager:
Le nouveau pape Léon XIV va devoir rapidement s’attaquer à plusieurs dossiers majeurs
Le pape Léon XIV célébrera la première messe de son pontificat ce matin au Vatican. Il se mettra ensuite très vite au travail. Il va devoir s'atteler à plusieurs dossiers, considérés comme urgents par les cardinaux lors des réunions préparatoires au concile. Parmi eux : la gouvernance de l’Église, la place des femmes ou encore la crise des vocations.
Lors de son accession au pontificat, le pape François avait suscité de nombreux espoirs. Il a effectivement donné un nouveau ton à la papauté, mettant dès le début l’accent sur l’accueil des migrants et le secours aux plus pauvres. Son refus d’habiter dans le palais pontifical, et la frugalité de son train de vie — on se souvient de sa petite Fiat — ont bousculé les habitudes de la curie romaine. On peut s’attendre à une attitude comparable de la part de son successeur.
Certes, Léon XIV est apparu hier au balcon dans la grande tenue des papes, et pas dans la simple soutane blanche de François. Mais il a rappelé dans son discours qu’il était augustinien, un ordre dit pauvre. Saint Augustin, l’un des grands théoriciens de l’Église, invitait ses disciples à la simplicité, à se délester des possessions personnelles. Il prônait le jeûne et la privation, mais surtout une profonde charité. À ce sujet, le choix du nom porté autrefois par Léon XIII, le père du catholicisme social, est un symbole très fort.
Au niveau de la gouvernance de l’Église, il poursuivra la tâche de François sur le chemin de la synodalité, c’est-à-dire de la décentralisation et d’une plus grande place accordée aux conférences épiscopales locales. Au quotidien, François était considéré comme autoritaire, et gouvernait seul. Ce n’est pas, semble-t-il, le style du nouveau pape, qui était encore, il y a peu, le ministre chargé de la nomination des évêques.
Parmi les dossiers brûlants : la poursuite des mesures pour combattre les abus sexuels dans l’Église. En Europe, la question a été traitée avec sérieux depuis Benoît XVI, ce n’est pas encore le cas dans les périphéries et notamment en Afrique. Et il n’y a pas que la pédophilie : il y a aussi les abus sur les adultes, et notamment les religieuses.
La place des femmes dans l’Église sera d’ailleurs au cœur de ses préoccupations. François en a nommé trois à de hautes fonctions au Vatican, mais a toujours refusé leur accès au diaconat, la première étape vers la prêtrise. Interrogé sur le sujet il y a quelques semaines, son futur successeur avait dit qu’"il était encore trop tôt, mais qu’on pouvait se poser la question". Ce serait peut-être une piste pour combattre la crise des vocations. De même que l’ordination d’hommes mariés, envisagée pour l’Amazonie en 2019, mais que François avait finalement écartée sous la pression des conservateurs, semble-t-il à regret.
Enfin, il faudra suivre avec attention ses positions géopolitiques, et notamment vis-à-vis de son pays d’origine… les États-Unis. L’administration Trump n’est pas tout à fait sa "cup of tea".
Au final, avec Léon, l’Église change de chef, mais pas de cap.