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Nouveau logo bilingue, site web en néerlandais, recrutement de collaborateurs flamands : le centre d’études du Mouvement réformateur (MR) s’implante au nord de la frontière linguistique, et le fait savoir.
Le parti libéral ne le cache pas, il s’agit d’un premier pas vers « un potentiel dépôt de listes » en Flandre « pour les prochaines élections », indique vendredi le président Georges-Louis Bouchez. Cela dépendra entre autres de la manière dont l’Open Vld rebondit (ou non), laisse-t-il également entendre. « Si rien ne bouge… »
« De toute manière, on ne perd rien », a ajouté Georges-Louis Bouchez lors de la conférence de presse pour présenter le déploiement du centre Jean Gol en Flandre.
Le centre d’études fête cette année ses 20 ans d’existence, une étape qui sera célébrée le 18 septembre à Liège. C’est « vraisemblablement » à cette occasion que le MR révélera la personnalité néerlandophone qui va représenter cette extension du centre en Flandre.
Une vitrine assumée et idéologique
Sous la présidence de Georges-Louis Bouchez, ce centre qui porte le nom d’une des grandes figures du PRL, ancêtre du MR, s’est déjà fait plus visible, plus clivant également, plus « à droite », diront certains. Georges-Louis Bouchez n’en a pas fait mystère : il s’agit pour le MR de mener une « guerre culturelle » et d’imposer ses thèmes, face à une gauche que le président de parti estime omniprésente.
« J’aimerais souligner à quel point le Centre a été un acteur déterminant dans notre victoire électorale », dit d’ailleurs d’emblée Georges-Louis Bouchez vendredi, installé aux côtés de Corentin de Salle, directeur du Centre Jean Gol. Dans le nouveau logo, le visage de Jean Gol disparaît, mais son nom s’affiche en grand, flanqué d’un « centrum » qui dénote son ambition bilingue. Le centre va étendre sa stratégie sur les réseaux sociaux, il s’est mis à recruter des chercheurs/collaborateurs néerlandophones (cinq ont été déjà embauchés, deux vont suivre), compte traduire toutes ses études de 2024 et, à l’avenir, produire également du contenu spécifiquement flamand.
Il compte aussi ouvrir son comité scientifique au monde (universitaire) du nord du pays, et lancera cette année encore « une tournée sur les campus » de Gand, Louvain, etc.
« On ne cherche jamais uniquement des gens qui pensent comme nous (…) Nous avons la volonté d’être le plus ouvert possible », souligne Corentin de Salle.
Georges-Louis Bouchez, quant à lui, insiste sur son idée que l’action politique du parti débute réellement « dans le centre d’études » : le « débat d’idées », avant la comm’, martèle-t-il.
Une ouverture conditionnée vis-à-vis de l’Open Vld
Quid de l’Open Vld ? « Ce ne sera pas une démarche hostile, contre l’Open Vld », assure Georges-Louis Bouchez. « On ne déposera pas de listes si on a un Vld qui se redéploie, se redresse ». Mais « si rien ne bouge (…) on ne va pas laisser le libéralisme mourir sous nos yeux ». Dans tous les cas, « on va continuer à renforcer notre ancrage » dans le nord du pays, où « la marque MR reste forte », observe-t-il.
« Oui, l’Open Vld est toujours notre parti frère à ce stade. Et j’ai de bonnes relations avec (la présidente de parti) Eva De Bleeker », répond Georges-Louis Bouchez. « Elle a hérité d’une situation que je ne souhaite pas à grand monde. »
Ces derniers mois, le président du MR avait déjà plusieurs fois montré son envie d’implanter son parti en Flandre, que ce soit via une sorte de fusion avec l’Open Vld, ou via la création d’un « MR Vlaanderen ». L’Open Vld a mordu la poussière aux dernières élections, et étale ses dissensions internes au grand jour depuis lors.
Récemment, le « Liberaal Vlaams Verbond » a ainsi tenu des « états généraux du libéralisme flamand », sans impliquer l’actuelle présidence du parti. Un des enseignements de ces états généraux était, selon le LVV, que les sympathisants du libéralisme dans le nord du pays souhaitent voir la vieille garde quitter la scène sans attendre.