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La Banque centrale européenne a décidé d’une nouvelle baisse des taux directeurs, avec une conséquence directe pour les comptes d’épargne des Belges : une nouvelle diminution à prévoir des taux d’intérêt. Quelle est la situation dans les pays voisins, et quelles sont les alternatives aux comptes d’épargne ?
Le compte d’épargne ne rapporte plus grand-chose aux Belges. Et pourtant, il semble toujours incontournable. « C’est une habitude et c’est un héritage », « Ça fait plus de 20 ans que j’ai mon compte d’épargne parce que ma mère a voulu épargner pour moi, j’ai continué par la suite, et je me dis que c’est de l’argent qui dort certes, mais qui peut me servir plus tard », expliquent des passants.
En Belgique, 92 % de la population possède un compte d’épargne, alors que notre taux d’intérêt moyen est de 0,89 %. L’inflation, elle, est de 2 %. Cela signifie que chaque année, le Belge perd de l’argent en le laissant dormir à la banque. Ce taux, c’est la Banque centrale européenne qui en donne l’impulsion. C’est l’institution qui émet notre monnaie.
« Elle est garante de la stabilité des prix, donc d’éviter qu’on ait une inflation trop élevée ou trop faible. Pour cela, elle utilise les taux d’intérêt. Elle va définir ces taux en fonction de la situation. Quand elle trouve que l’inflation est trop élevée, elle impose des taux d’intérêt plus élevés. Quand l’inflation est plutôt basse, elle baisse ses taux d’intérêt », précise Philippe Ledent, économiste chez ING. L’objectif est d’inciter les Belges à utiliser leur argent et à consommer, au lieu de laisser leurs économies à la banque.
Chez nos voisins, les taux d’intérêt sont supérieurs aux nôtres. Au Grand-Duché de Luxembourg et en France, ils dépassent les 2 %. Aux Pays-Bas, ils s’élèvent à 1,4 %. L’Allemagne est le seul de nos voisins à afficher un taux d’intérêt inférieur au nôtre. Si l’on regarde la moyenne européenne, elle est presque deux fois supérieure à la nôtre.
Le compte d’épargne n’est pas le seul moyen de faire fructifier son argent. Certains placements sont plus rentables, mais comportent plus de risques. « On peut effectivement battre l’inflation, pour le dire simplement. Mais évidemment, cela a un prix. Et ce prix, c’est le risque. Cela peut être de faire des investissements eux-mêmes risqués, où l’on peut effectivement perdre de l’argent, ou simplement le risque de devoir bloquer son argent pour une période plus longue. Le risque, c’est qu’on en ait soudainement besoin », ajoute Philippe Ledent.
Les banques conseillent donc de toujours avoir des fonds de secours si vous vous lancez dans des investissements risqués, soit au moins trois mois de salaire.