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Dans les premières lueurs de l’aube, Eddy et François, père et fils originaires de Liège, se retrouvent pour une activité particulière : la macrophotographie d’insectes. Depuis maintenant 15 ans, ils sillonnent les prairies, appareils photo en main, pour capturer des images fascinantes d’un univers souvent ignoré. Cette passion commune, née d’un projet universitaire, les amène à observer de près la biodiversité et à immortaliser ses plus petits habitants, transformant chaque sortie en une véritable exploration miniature.
L’histoire de cette passion remonte à l’époque où François, alors étudiant en biologie, a initié son père à un travail portant sur les insectes. Ce qui était au départ un simple devoir académique a rapidement évolué en une pratique régulière pour les deux Liégeois. Partir avant le lever du soleil est devenu une routine, car, comme ils expliquent, c’est à ce moment-là que « la lumière est parfaite pour capturer les plus beaux détails ». Ils avancent prudemment entre les herbes hautes, guettant avec patience le frémissement d’une aile.
Lors d’une de leurs récentes expéditions, Eddy et François ont eu le privilège de photographier le damier de la succise, un papillon en voie de disparition en Belgique. « En grossissant comme ça, on arrive vraiment à voir des petits détails qu’à l’œil nu, on ne peut pas voir » , explique Eddy, en ajustant son objectif pour dévoiler la texture des écailles ou la finesse des antennes. Ces instants uniques sont pour eux autant d’occasions de s’émerveiller devant la complexité et la splendeur de la nature.
Mais au-delà de la simple capture d’images, leur démarche prend une dimension engagée. Une à deux fois par an, ils organisent des expositions où ils présentent leurs clichés au public. L’objectif est clair : sensibiliser les visiteurs à « la fragilité de ces petites bêtes-là et à tout ce qui les menace ». Selon Eddy, la situation des papillons en Belgique s’est particulièrement détériorée : « Ça fait une vingtaine d’années que je fais quasiment que des photos de papillons, et je constate qu’il faut vraiment chercher maintenant de plus en plus pour en trouver ». Ce constat alarmant fait écho aux études montrant une baisse significative des populations d’insectes dans le monde entier.
À travers leurs sorties et leurs expositions, Eddy et François ne cherchent pas simplement à partager leur passion, mais à rappeler l’importance vitale de ces créatures souvent négligées. Ils mettent en lumière un écosystème aussi fragile qu’indispensable, invitant chacun à s’interroger sur son rôle dans sa préservation. Ce duo père-fils prouve que l’art de la macrophotographie va bien au-delà de l’esthétique : c’est une démarche de sensibilisation et un témoignage précieux pour les générations futures.
