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Un détenu de 61 ans battu à mort dans la prison de Jamioulx : « Il a crié et aucun garde n’est venu »

Par RTL info avec Benjamin Samyn

Que s’est-il passé la semaine dernière dans une cellule de la prison de Jamioulx ? Un homme de 61 ans a perdu la vie. Une instruction a été ouverte. Selon nos informations, c’est vraisemblablement son co-détenu qui l’a battu à mort sans que personne ne s’en aperçoive. Un homicide qui suscite bien des questions.

Le corps sans vie d’un détenu a été trouvé dimanche matin dans son lit, dans sa cellule, par des agents pénitentiaires. Un décès qui interpelle, car son corps porte des traces de coups. La victime occupait sa cellule avec une autre personne âgée de 19 ans.

Nous avons contacté un détenu de la prison de Jamioulx qui nous donne les informations qu’il possède. « Le gars qui a tué était dans une cellule avec une personne plus âgée. Il l’a tué notamment avec une fourchette et un couteau de cantine. Il a pas mal crié et aucun garde n’est venu. »

 

 

Selon nos sources, le prisonnier suspecté est incarcéré pour vol avec violence et il est connu dans les établissements pénitentiaires pour des bagarres, des dégradations et des troubles à l’ordre. Suite à la mort de son co-détenu, il a été transféré à la prison de Mons.

Il a déjà fait des faits de violence en arrivant dans la prison dans laquelle il a été transféré
Jérôme Michez, Vice-président du syndicat Sypol-EPI

« Il est très jeune, il est très violent », nous révèle Jérôme Michez, vice-président du syndicat Sypol-EPI. « Il a déjà fait des faits de violence en arrivant dans la prison dans laquelle il a été transféré. C’est quelqu’un qui est cadré, qui est vu par un psychiatre et quelqu’un qui est très cadré du point de vue psy. »

Trop peu de places

Selon les syndicats, faute de moyens ou de place, certains détenus qui ont des problèmes psychiatriques ou de comportement ne sont pas toujours correctement encadrés. Ils constituent alors un danger pour les agents pénitentiaires mais aussi pour les autres prisonniers lorsqu’ils ne sont pas placés seuls en cellule. « Des places, évidemment, solos, nous n’en avons plus pour ce genre de détenus » admet David Froissart, délégué syndical et agent pénitentiaire. « Ce qui fait qu’ils sont placés ou en duo ou en trio et là ça pose évidemment un problème pour des détenus dits classiques et ce qui peut arriver justement parfois à des dérapages. »

Pourquoi personne n’est intervenu ?

L’enquête doit également déterminer pourquoi personne n’est intervenu alors que la victime aurait été passée à tabac durant la nuit.

 

 

Pour Jérôme Michez, une explication possible se trouve dans la méthode de travail. « Il n’y a plus de rondes visuelles. C’est-à-dire qu’avant, les agents de nuit effectuaient des rondes et soulevaient les guichets pour voir ce qui se passait à l’intérieur des cellules mais depuis la rationalisation, ces rondes sont passées à ne plus regarder à l’intérieur des cellules. Donc c’est une ronde juste d’écoute dans les couloirs. »

Généralement, la nuit, à la prison de Jamioulx, il y a un peu plus de 10 agents pénitentiaires pour assurer la surveillance de 400 détenus.

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