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« Je venais de la porte de Namur avec mes filles », commence Baptiste, qui se remémore le voyage en bus particulièrement pénible. Ce jour de la fin du mois de mai, le Bruxellois décide de prendre le bus pour faire un peu de shopping et manger une glace, avec ses deux filles âgées de 2 et 5 ans. « Aux heures de pointe, ou pour me rendre dans le centre, je prends le bus, c’est plus facile et plus rapide », décrit-il.
La température extérieure avoisine les 28 ºC. Vers 16h, il reprend les transports en commun pour rentrer chez lui à Buyl. Il monte dans un bus 71 direction Delta avec ses deux filles et décrit une atmosphère particulièrement pénible dans le véhicule : « Je ne sais pas quelle était la température exacte à l’intérieur, mais les fenêtres étaient fermées et il n’y avait pas de climatisation », assure le père de famille. Pour ne rien arranger, le bus est rempli de monde : « C’est une ligne généralement très chargée, mais ce jour-là, le bus était particulièrement bondé », se rappelle Baptiste.
« J’étais quand même étourdi, mais on a toujours la force de tenir debout pour les enfants », assure le papa, qui se préoccupe davantage de l’état inquiétant de ses filles. « Elles ne pouvaient quasi plus respirer. C’était insoutenable. » Il se souvient de ce que la plus grande lui disait : « Papa, j’ai chaud, j’ai du mal à respirer ». Face à cette situation pénible, Baptiste essaye de parler au chauffeur, mais la réponse qui lui est servie ne le rassure guère : « Il disait ne rien pouvoir faire, que c’était le règlement. Il semblait lui-même mal à l’aise, à la limite du malaise ».
Dans ce bus transformé en four, la famille de Baptiste n’est pas la seule à être en difficulté. Plusieurs personnes étaient dans le « même état » que lui, assure-t-il. Finalement, même s’il supporte les conditions difficiles, l’état inquiétant de ses filles le pousse à descendre du bus, et à marcher jusqu’à la maison : « Je me suis dit que j’aurais mieux fait de prendre la voiture et de chercher un parking ».
Les règles sont claires
Nous avons contacté la STIB pour en savoir plus sur les règles exactes de températures dans un bus. Quelle est la température visée ? Le chauffeur n’a-t-il pas son mot à dire ? La réponse de la société de transport est claire : « Tous les bus qui circulent sur le réseau de la STIB sont équipés d’air conditionné », assure d’emblée Laurent Vermeersch, porte-parole de la STIB.
Ce n’est d’ailleurs pas le conducteur qui maîtrise la température dans le véhicule : « La température dans les bus est déterminée automatiquement au moyen d’un système de sonde, pour avoir une température inférieure de 5° à la température extérieure », précise Cindy Arendts, elle aussi porte-parole de la STIB. Ceci devrait permettre aux voyageurs de ressentir « un sentiment de fraîcheur ». Le conducteur ne peut donc pas ouvrir de fenêtre, pour éviter toute déperdition de l’air froid.
Les véhicules s’arrêtent en moyenne tous les 400m pour desservir un arrêt
Toutefois, cette mesure est mise à mal par le fonctionnement même du bus, qui doit ouvrir régulièrement ses portes : « L’effet est dilué par le fait que les portes s’ouvrent très régulièrement vu que les véhicules s’arrêtent en moyenne tous les 400m pour desservir un arrêt », indique Laurent Vermeersch. « Il n’est pas possible d’empêcher l’air chaud de l’extérieur d’entrer dans le véhicule », ajoute Cindy Arendts.
Pas de solution du côté de la société de transport bruxelloise, mais une considération : « Il ne faut pas oublier que la tolérance aux températures, que ce soit la chaleur ou le froid, varie d’une personne à l’autre. Pour l’un, il fera trop chaud, tandis que pour l’autre, la température sera idéale », argumente la porte-parole de la STIB.
