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Nous vous en parlions il y a quelques jours, le Nirvana, un célèbre bar de Charleroi a pris feu et la piste criminelle est privilégiée. Cette institution carolo est la dernière victime d'une série d'incendies qui a touché le secteur de l'HoReCa dans la région. Désormais, les gérants d'établissements se méfient. Tous ces actes sont-ils liés?
Le Nirvana bar, la friterie FetaFrite, la pizzeria Luca e Papa… Plusieurs institutions carolos ont pris feu en un court laps de temps. En un an, on en compte au moins huit dans la région. L'inquiétude et la paranoïa s'installent chez les commerçants.
Stefano Ottavio est co-gérant du bar Nirvana, il ne comprend pas les motifs de cette destruction: "On ne sait pas, on n'a pas reçu d'appel, pas de racket. C'est totalement gratuit et ils ont l'air de faire un peu n'importe quoi, n'importe où."
Notre interlocuteur est convaincu, il veut reprendre son activité le plus rapidement possible. Une crainte demeure toutefois: "On veut rouvrir, faire les travaux mais est-ce qu'ils vont revenir? Pour ça, c'est difficile."
"Des méthodes bien précises"
Tolis Lalos est gérant de la friterie de Mont-sur-Marchienne, l'un des premiers établissements touchés par ces incendies criminels. Il ne croit pas non plus à la piste du racket.
Il estime toutefois que ces événements sont liés: "Je ne pense pas que ce soit le fruit du hasard (…) Dans notre cas, un accélérant a été trouvé. On voit sur les caméras de certains collègues qu'ils ont des méthodes bien précises, qu'ils viennent préparés."
Lui aussi, au même titre que Stefano Ottavio, veut rouvrir dès que possible. "On est bloqués au niveau des indemnisations. On nous demande tous les jours justement de revenir parce que ça restait quand même la friterie du village. Donc voilà, on va revenir, mais quand? Je ne sais pas", affirme-t-il.
"Rien de plus lâche"
"On est en colère, ces actes sont inexcusables, on sera extrêmement fermes", promet Thomas Dermine, le bourgmestre de Charleroi.
Il se dit inquiet par rapport à la situation: "Il n'y a rien de plus lâche comme acte que de venir la nuit mettre le feu comme ça à un établissement et donc non seulement on sera extrêmement ferme dans la réaction policière et d'enquête, mais on va être aux côtés des commerçants tous les jours pour s'assurer qu'ils puissent reprendre le travail au plus vite."
On ignore, à l'heure d'écrire ces lignes, si les faits sont liés. Le parquet de Charleroi indique se pencher sur la question dans un communiqué: "Chaque incendie a donné lieu à l'ouverture d'un dossier (…) Compte tenu de la multiplication des incendies, un recensement des dossiers été demandé afin d'analyser le phénomène dans sa globalité avec pour objectif de vérifier si ces faits sont liés ou non."