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Un incendie s’est déclaré mercredi en fin de journée dans des broussailles de la région de Iérapetra, sur la côte sud-est de la Crète, provoquant l’évacuation d’environ 5.000 personnes. « Les évacuations par précaution de près de 3.000 touristes et de 2.000 habitants ont surtout eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi après l’envoi d’un message d’urgence par les autorités » a indiqué Yorgos Tzarakis, président de l’Union des hôteliers.



Des touristes hébergés dans des hôtels menacés ont été transférés en sécurité dans un gymnase fermé de la municipalité, comme l’a précisé le vice-préfet de Lasithi, Yannis Androulakis. Les évacuations ont été décidées par précaution, en raison de l’impossibilité de faire intervenir des moyens aériens durant la nuit.
Depuis jeudi matin, trois foyers d’incendie restent actifs, compliquant la tâche des secours à cause de vents très forts, atteignant 9 sur l’échelle de Beaufort.
« On ne s’attendait pas à un incendie si conséquent »
Manon et Hugo, deux jeunes Belges en vacances sur l’île, ont été témoins de la scène. « On était sur la plage hier après-midi et on a vu passer des camions de pompiers, au moins une dizaine », racontent-ils. « On s’est retourné vers les montagnes où notre hôtel est situé. Derrière ces montagnes, il y avait beaucoup de fumée. »
Sur le moment, le couple ne mesure pas l’ampleur du danger. « On ne s’attendait pas à ce que l’incendie soit si conséquent parce qu’on n’en riait pas forcément. On se disait : oh tiens, il y a un peu de fumée… Mais au final, ça s’avère être un assez gros incendie », reconnaît Hugo.
Si leur hôtel a pour l’instant été épargné grâce à la direction du vent, ils ont accueilli plusieurs personnes évacuées dans la nuit : « On a recueilli beaucoup de personnes qui ont dormi sur des matelas, des transats de la piscine ou à la réception. »
Bien qu’un message d’alerte leur ait été envoyé par leur agence de voyages, les autorités gèrent la situation et le couple prévoit même de retourner à la plage : « Au pire, on n’est vraiment pas loin de l’hôtel. On prend des vélos et ça va très vite pour revenir. »

Une lutte difficile contre les flammes
« On avait vu il y a quelques semaines qu’il y avait des tremblements de terre. Mais bon, c’est assez fréquent ici et on ne s’attendait pas du tout à un incendie », souligne Manon. « Franchement, c’est quelque chose de conséquent. Ils ont dû demander de l’aide à d’autres îles pour faire venir des hélicoptères. »
Quelque 270 pompiers, accompagnés de 10 hélicoptères et de drones, luttent actuellement contre le feu. Le porte-parole des pompiers, Vassilios Vathrakoyannis, évoque « de nombreux fronts disparates » et souligne que le terrain accidenté, composé de ravins, complique fortement les opérations.
Des maisons, des cultures, notamment des serres de fruits et légumes, auraient été endommagées selon des médias locaux. Le bilan précis des dégâts sera établi une fois le feu maîtrisé. La région de Iérapetra, qui compte 23.000 habitants, est aussi une importante destination touristique.
Bien que la Grèce ait été épargnée jusqu’ici par la canicule qui touche l’ouest de l’Europe, le mois de juillet reste le plus chaud de l’année dans le pays. En 2024, la Grèce a déjà vécu son été le plus chaud, avec 45.000 hectares brûlés. En 2023, près de 175.000 hectares étaient partis en fumée, causant 20 décès.