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"J'achète tellement que c'est toujours une surprise quand je les déballe": Shein, Temu, Aliexpress sont de plus en plus populaires, mais posent question

L'afflux de colis en provenance des plateformes chinoises comme Temu et AliExpress fait débat en Belgique. Si elles séduisent par leurs prix bas, elles suscitent également des inquiétudes en matière de concurrence et de sécurité.
 

En Belgique, les plateformes de vente en ligne chinoises comme Temu ou AliExpress connaissent un succès grandissant. Et la raison de ce succès est simple : les prix pratiqués y sont particulièrement bas. Catherine, utilisatrice régulière, partage son expérience : "C'est souvent quand j'ai un événement, parce que je sais que c'est pas cher et que ce sont des vêtements que je vais utiliser qu'une fois."

Avec des prix défiant toute concurrence, la tentation est grande. "Ça va vite, on met une chose dans notre panier, puis deux, puis trois... ce sont les prix qui sont attirants", explique-t-elle. Ces tarifs très bas captivent de nombreux consommateurs, séduits par la perspective de bonnes affaires.

Une offre diversifiée

Outre les prix, ces plateformes se distinguent par la diversité des produits qu'elles proposent. Laetitia, une autre adepte, utilise régulièrement ces services pour acheter des articles pour sa fille.

Elle confie y trouver un certain plaisir : "J'achète tellement beaucoup, mais des petites choses, parfois c'est un ou deux euros, que c'est toujours une surprise quand je les déballe." Cet attrait pour les petits prix et l'effet de surprise rendent l'expérience d'achat sur ces sites particulièrement addictive.

Des prix bas... à quel prix ? 

En 2024, les plateformes chinoises ont expédié près d'un milliard de colis vers la Belgique depuis l'extérieur de l'Europe. Cette popularité touche particulièrement deux catégories de consommateurs : les jeunes de 14 à 25 ans et les seniors de plus de 55 ans. "Ces groupes sont séduits par des campagnes marketing soigneusement élaborées et des prix imbattables", explique Greet Dekocker, directrice de la fédération belge du commerce électronique.

Toutefois, une grande partie des produits vendus ne respectent pas les normes européennes, pouvant représenter des risques pour la santé ou l'environnement. De tels manquements posent question sur l'encadrement de ces importations.

Une concurrence déloyale

Un autre avantage pour ces plateformes est l'exonération des droits de douane pour les marchandises d'une valeur inférieure à 150 euros, faisant chuter les frais de port. Cela leur permet de proposer des prix irrésistibles, mais crée une situation perçue comme injuste pour les commerçants belges. "C'est une vraie concurrence déloyale qui est vraiment très féroce... Nos commerçants sont en train de mourir à cause de ça", dénonce Lora Nivesse, directrice affaires publiques, Fédération belge du commerce et des services.

Face à cette injustice, ces plateformes continuent de prospérer, au détriment du commerce traditionnel.

Des mesures européennes à venir

Pour tenter d'endiguer ce phénomène, l'Union européenne a décidé de prendre des mesures. Une enquête a été lancée pour vérifier la conformité des produits vendus par des plateformes comme Temu, et des discussions sont en cours pour instaurer de nouvelles taxes sur les colis de faible valeur. Ces taxes serviraient à financer des contrôles douaniers renforcés et à freiner les abus.

Cependant, ces propositions doivent encore être examinées et votées au sein du Parlement européen, laissant les consommateurs et commerçants dans l'incertitude quant à l'avenir de ces transactions.

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